Cultes et sanctuaires à Angers dans l’Antiquité
Du 11 mai au 3 novembre 2024, Musée des Beaux-Arts d’Angers
Cette exposition dans la galerie d’actualité du musée des Beaux-Arts est consacrée aux différents cultes pratiqués durant l’Antiquité à Angers et principalement connus grâce aux recherches archéologiques de ces vingt dernières années.
Elle présente un nouvel aspect de la civilisation gallo-romaine en rapport avec l’actualité archéologique angevine après les édifices de spectacle (2014), les inscriptions et graffiti (2016), les routes et les ponts (2018).
Cette thématique renvoie tout d’abord aux sanctuaires publics dédiés aux différentes divinités du panthéon romain (Apollon, Mercure, Hercule, Victoire…). Elle évoque également les cultes d’origine orientale, et notamment celui de Mithra, révélé lors de la fouille en 2010 d’un mithraeum et la découverte de céramiques, utilisées pour le culte et le banquet rituel, ou offertes en ex-voto.
En dernier lieu, l’exposition aborde l’implantation des premières basiliques chrétiennes à partir des IVe et Ve siècles.
Sont ainsi rassemblés des œuvres issues des collections des musées d’Angers, du mobilier archéologique, des documents, images et supports audiovisuels permettant de resituer les objets dans leur contexte.
L’exposition est également présentée en lien avec le congrès international de la SFECAG, Société française d’études de la céramique antique en Gaule, organisé à Angers du 9 au 12 mai 2024.
Exposition réalisée en partenariat avec l’Inrap, Institut national de recherches archéologiques préventives, et avec la participation du SRA, Service régional de l’archéologie (État-DRAC des Pays de la Loire).
L’Inrap :
Créé par la loi de 2001 sur l’archéologie préventive, l’Institut national de recherches archéologiques préventives est un établissement public placé sous la tutelle des ministères de la Culture et de la Recherche. Il assure la détection et l’étude du patrimoine archéologique en amont des travaux d’aménagement du territoire. Il est compétent sur l’ensemble du territoire, pour toutes les périodes, de la Préhistoire à nos jours. Il intervient dans tout type de contexte : urbain, rural, subaquatique et sous-marin, tracés autoroutiers et ferrés, réseaux électriques ou gaziers.
Il réalise chaque année plus de 2 000 opérations archéologiques (diagnostics et fouilles) pour le compte des aménageurs privés et publics, en France métropolitaine et outre-mer. À l’issue des chantiers, l’Inrap assure l’analyse et l’interprétation des données de fouille et leur diffusion auprès de la communauté scientifique. Ses missions s’étendent à la diffusion de la connaissance archéologique au public le plus large : visites de chantiers, expositions, publications, conférences, production audiovisuelle, etc. Depuis 2010, il coordonne les Journées européennes de l’archéologie sous l’égide du ministère de la Culture.
Ses 2 200 agents, répartis dans 8 directions régionales et interrégionales, 42 centres de recherche et un siège à Paris, en font le plus grand opérateur de recherche archéologique européen.
AUTOUR DE L'EXPOSITION
>Projection en continu
Le mystérieux culte de Mithra © Mysteria.vidéo, 2022 (27 mn)
Le temple dédié au dieu Mithra à Angers © Inrap - Tournez S'il Vous Plaît, 2010 (6 mn)
>Catalogue de l’exposition
Parution mi-juin - En vente à la librairie-boutique du musée des Beaux-Arts (en accès libre aux heures d’ouverture du musée) - 12€
>Visites privilèges pour les abonnés Muséofil’ et Passeport Musées/Château
Avec François Comte, conservateur en chef du patrimoine et commissaire de l’exposition (1h).
Mercredi 29 mai > 14h30
Mardi 4 juin > 18h30
Réservation obligatoire par mail serviceculturel.musees@ville.angers.fr ou au 02 41 05 38 38
>Journées européennes de l’archéologie
Tous les ans en juin, l’Inrap organise des journées grand public de découverte de l’archéologie. Les musées d’Angers s’y associent en proposant notamment l’accès gratuit à l’exposition, ainsi que des visites et des conférences.
- Accès libre et gratuit à l’exposition
Vendredi 14, samedi 15 et dimanche 16 juin > 10h-18h
-Visites guidées par les membres du comité scientifique de l’exposition
Vendredi 14 juin > 14h30, 15h30 et 16h30
Samedi 15 juin > 10h30 et 11h30
Dimanche 16 juin > 10h30, 11h30, 14h30 et 15h30
Gratuit, sans réservation, dans la limite des places disponibles
- Conférences
Auditorium du musée des Beaux-Arts
Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles - Durée : 1h30
Mithra, entre Orient et Occident
Par Jonathan Bouhyer, chargé de cours à l’Université catholique de l’Ouest, et François Desset, chercheur associé aux Universités de Liège et de Lyon.
Attesté dans l'Orient antique depuis la fin du 2e millénaire av. J.-C., Mitra/Mithra est un dieu indo-iranien à l'aspect solaire marqué, garantissant le respect des accords et contrats. Écho modifié de cette divinité orientale, l'archéologie et les textes documentent, principalement depuis la fin du Ier siècle de notre ère, la diffusion de cette divinité dans le monde romain. Particulièrement notables sont les mithraeums, ces temples où l’on représente et honore le dieu sacrifiant le taureau afin d'assurer la régénération du monde.
Comment un dieu étranger est-il devenu l’incarnation d’un culte romain longtemps considéré comme mystérique ? Hormis un nom en commun, ces divinités auraient-elle entretenu d'autres liens ? C'est à un dialogue scientifique à travers le temps et l’espace que nous vous convions afin de lever un pan du voile de mystères masquant le Mitra iranien et le Mithra romain.
Samedi 15 juin > 16h30
Un mithraeum dans la ville
Par Jean Brodeur, archéologue à l’Inrap.
Lors d’une opération d’archéologie préventive menée par l’Inrap en 2010, un temple dédié au dieu Mithra a été découvert à l’emplacement de l’ancienne clinique Saint-Louis à Angers. Ce site, unique à divers titres, offre une exceptionnelle perspective de recherche sur les rituels de ce culte à la très lointaine origine indo-iranienne. Très prisée par les élites, notamment les militaires, la dévotion à Mithra se développe dans l’Empire à partir du premier siècle pour être très prégnante aux IIIe et IVe siècles et disparaître au cours du siècle suivant.
L’effervescence théologique autour des nouvelles religions à mystères qui s’imposent progressivement face à l’ancien panthéon romain a conduit les contemporains à voir dans Mithra le principal opposant au christianisme. Le site d’Angers en est une des très rares illustrations.
Dimanche 16 juin > 14h30
La vaisselle de Mithra, vases à mystère à Angers !
Par Maxime Mortreau, céramologue à l’Inrap.
La fouille du mithraeum d'Angers a livré un ensemble important de céramiques dont une partie a servi aux banquets rituels et festifs qui rassemblaient la communauté des adeptes de Mithra. L'étude de la céramique permet de connaître les différentes périodes de commande et de fourniture pour le mithraeum d'Angers au cours des siècles. Une autre partie des céramiques se signale par leur caractère inédit ou exceptionnel comme ceux à figuration de cerf ou de singe. Il s'agit de céramiques à vocation liturgique ou religieuse. D’autres vases enfin comportent des graffiti de dédicace à Mithra tout à fait remarquables et nous renseignent directement sur les dévots.
Dimanche 16 juin > 16h30
>Autres conférences
Honorer les divinités dans les villes romaines de l’Ouest
Par Stanislas Bossard, chargé de cours à l’Université de Nantes.
Célébrés dans les grands sanctuaires publics, mais aussi dans les rues, les maisons, les ateliers des artisans et les boutiques, les dieux et les déesses sont omniprésents dans les villes du monde romain. Les dévots, appartenant à différentes communautés (familles, associations, professionnelles, cité, etc.), leur rendent hommage en leur adressant des sacrifices et en leur déposant diverses offrandes. Depuis le XIXe siècle, les découvertes archéologiques réalisées dans la région apportent de précieuses informations pour restituer l’architecture des lieux de culte et comprendre la place de la religion au sein des agglomérations de l’Antiquité. À travers l’étude de sites bien documentés, cette conférence s’intéressera, en particulier, au culte des divinités dans les villes de l’Ouest des Gaules.
Vendredi 20 septembre > 18h30
Des martyrs de Lyon au baptême de Clovis, la christianisation de la Gaule romaine (2e moitié du IIe siècle-2e moitié du Ve siècle)
Par Philippe Blaudeau, professeur d'histoire romaine à l’Université d'Angers.
Mémorable, le premier témoignage concernant la présence du christianisme en Gaule consiste dans le récit des martyrs de Lyon (177). Écrit peut-être par Irénée, il signale une première dynamique d’un phénomène qui change de nature et d’ampleur avec le tournant constantinien (312-337). En un peu plus d’un siècle, la Gaule multiplie son nombre de sièges épiscopaux par cinq et se distingue par la renommée de ses figures telles qu’Hilaire de Poitiers et Martin de Tours. Aussi, encadrée par une institution structurée, l’Église, cette religion est-elle en mesure de jouer un rôle décisif, lorsqu’au milieu du Ve s., l’autorité impériale romaine décline avant de disparaître.
Jeudi 17 octobre > 18h30
Informations pratiques
Musée des Beaux-Arts
14 rue du Musée - 49100 Angers
02 41 05 38 00
musees@ville.angers.fr
Exposition du 11 mai au 3 novembre 2024
Du mardi au dimanche, 10h-18h
Fermé les lundis et le 1ernovembre
Tarifs
Entrée (musée et exposition) : 6€ / 3€ / Gratuit - de 26 ans et pour tous de 17h à 18h
musees.angers.fr